Laïcisation du mouvement syndical au début des années 60
C’est sous l’impulsion du clergé et divers éléments nationalistes que le Conseil des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) est créé en 1921. Le président fondateur est M. Pierre-Zéphirin Beaulé. C’est dans le but de contrer le développement des syndicats « neutres » canadiens et américains que le CTCC voit le jour. Il compte dans ses rangs de nombreux aumôniers et même un aumônier général. Toutefois, à partir des années 40, il embauche des avocats, des journalistes et diplômés des sciences sociales. Avec eux, le CTCC devient le mouvement syndical le plus progressiste du Québec. Ces militants laïcs prenant de plus en plus de place, la déconfessionnalisation du syndicat est entérinée au congrès du 29 septembre 1960. Le CTCC devient alors la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
À son congrès de 1966, la Corporation des instituteurs et institutrices catholiques du Québec (CIC), fondée en 1946, décide de devenir la Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ). Dès lors, elle ne regroupe plus uniquement les enseignants de foi catholique et ne définit plus ses objectifs et ses moyens d’action en référence directe à « la doctrine sociale chrétienne telle qu’interprétée par l’Église catholique ».