ICTSN 2005 - Survol des résultats du premier trimestre
par Noël Boulianne *
Le ministère du Travail du Québec fait un suivi systématique des clauses salariales des conventions collectives dont la taille minimale est de 50 salariés dans le cas des cols blancs et de 100 salariés dans celui des cols bleus. Le taux de croissance des salaires est mesuré pour l'emploi modal de chaque convention collective, c'est-à-dire l'emploi où l'on trouve la plus forte proportion de l'effectif visé. Quand l'emploi modal comprend plusieurs taux de salaire basés sur l'expérience ou le mérite, le taux de salaire maximum est utilisé pour le calcul des indicateurs. On trouvera dans les notes techniques la description de la méthodologie et des concepts utilisés. Le texte qui suit présente les résultats cumulatifs de l'année en cours : il s'agit donc de données provisoires. Une version imprimable (41 Ko) des tableaux et graphiques est disponible en format PDF.
Sommaire
Les renouvellements de convention collective conclus au cours des trois premiers mois de 2005 ont résulté en une hausse annuelle moyenne de 2,5 % des taux de salaire pour la période d'application des clauses salariales (<link _blank>tableau 1). La croissance annuelle moyenne dans le secteur privé s'est établie à 2,6 %, tandis que celle du secteur public était de 2,3 %. Ces résultats sont fondés sur 14 renouvellements touchant 5 894 salariés (<link _blank>tableau 2). La hausse salariale négociée au cours du premier trimestre de 2005 est supérieure de 0,2 % à celle qui a été obtenue l'année précédente (2,3 %).
Par ailleurs, les 275 592 salariés visés par l'ensemble des conventions collectives en vigueur en 2005, peu importe leur année de signature, recevront une hausse salariale moyenne de 2,6 % par rapport à l'année précédente (<link _blank>tableau 6). Il s'agit d'une augmentation annuelle plus élevée que celle observée pour 2004 (2,0 %). Les augmentations inscrites en 2005 dans l'ensemble des conventions collectives en vigueur dans le secteur privé se chiffrent à 2,6 %, contre 2,4 % dans le secteur public.
La croissance salariale dans les renouvellements de convention collective
La durée d’application des clauses salariales (<link _blank>tableau 2)
La durée moyenne des clauses salariales se situe à 48 mois dans les conventions collectives renouvelées au cours du premier trimestre de 2005. Il s'agit d'une hausse de huit mois par rapport à celle observée en 2004.
On remarque aussi que 10 des 14 renouvellements conclus au cours des trois premiers mois de 2005 comportent des clauses salariales s'étendant sur plus de 36 mois. Ces conventions de longue durée s'étalent en moyenne sur 60 mois et contiennent une croissance annuelle des taux de salaire de 2,1 %.
La croissance nominale et réelle des taux de salaire par catégorie de salariés (<link _blank>tableau 3)
Les cols bleus ont bénéficié d'une croissance salariale moyenne de 2,6 % par année dans les conventions renouvelées de janvier à mars 2005. Une seule convention collective de cols blancs a été renouvelée au cours de ce trimestre. Elle comportait une augmentation moyenne de 1,5 % par année.
La très grande majorité des salariés qui ont renouvelé leur convention collective au cours du premier trimestre de 2005 appartiennent au secteur privé (82,8 %).
Au cours des trois premiers mois de l'année, les grandes unités de négociation (500 salariés et plus) ont conclu des ententes comportant des hausses de 2,8 % par année. Par contre, celles de taille moyenne (200 à 499) ont obtenu des augmentations annuelles de 1,6 % et celles de petite taille (moins de 200) ont négocié des hausses de 2,1 %.
Des clauses d'indexation au coût de la vie sont présentes dans 2 des 14 conventions renouvelées au cours du premier trimestre. Les salariés visés ont obtenu une hausse moyenne de 3,1 % par année, comparativement à 2,2 % dans le cas des conventions qui ne comportent pas un tel mécanisme de protection contre la hausse des prix.
L'augmentation nominale obtenue par l'ensemble des salariés qui ont renouvelé leur convention collective de janvier à mars devrait résulter en une hausse annuelle moyenne de 0,3 % de leur taux de salaire réel, c'est-à-dire après déduction de la hausse des prix attendue pour la durée d'application des clauses salariales. Signalons que, d'après le Mouvement Desjardins (Perspectives économiques à moyen terme 2004-2008, octobre 2004), les prix à la consommation devraient augmenter de 2,2 % au Québec en 2005.
Répartition des salariés selon la classe d’augmentation des taux de salaire (<link _blank>tableau 4)
Le plus grand nombre de salariés ayant renouvelé leur convention collective au cours des trois premiers mois de 2005 se trouve dans la classe des taux d'augmentation annuelle de 3,0 à 3,9 %, soit 40,7 %. En outre, 38,3 % d'entre eux ont négocié des hausses annuelles variant entre 2 et 2,9 %.
La croissance des salaires négociés selon le secteur d’activité économique (<link _blank>tableau 5)
Les trois premiers mois de l'année ont donné lieu à 10 renouvellements de convention dans le secteur manufacturier, procurant des augmentations moyennes de 2,6 % par année aux salariés concernés. Au cours de cette période, on a en outre enregistré quatre renouvellements dans le secteur des services qui ont rapporté aux salariés des augmentations annuelles de 2,3 % pendant la durée de leur convention.
L'évolution des taux de salaire négociés (<link _blank>graphique 1)
Le graphique 1 illustre l'évolution de la croissance salariale dans les renouvellements de convention collective depuis 1999. Après avoir atteint un sommet de 3,0 % en 2001, les augmentations salariales ont par la suite diminué pour toucher le creux de 2,3 % en 2004. Les données préliminaires de 2005 semblent montrer une légère augmentation de la croissance salariale négociée.
La croissance salariale dans l’ensemble des conventions collectives en vigueur
Ventilation de la croissance annuelle de la rémunération selon la catégorie de salariés (<link _blank>tableau 6)
Au premier trimestre de 2005, il y avait 275 592 salariés visés par les 625 conventions collectives qui contenaient des clauses salariales en vigueur jusqu'en fin d'année, peu importe l'année de leur signature. L'augmentation annuelle versée à la fin de 2005 à l'ensemble de ces salariés sera de 2,6 %, soit 0,6 point de pourcentage de plus qu'en 2004.
On observe un taux annuel d'augmentation différent chez les cols bleus et les cols blancs, soit 2,6 et 2,3 % respectivement. Il faut noter que le groupe des cols blancs représente 16 % seulement des salariés ayant une clause salariale en vigueur en fin d'année.
Par ailleurs, les ententes écrites en vigueur dans le secteur public prévoient des augmentations de 2,4 % en 2005, contre 2,6 % dans le secteur privé. Il y a lieu cependant de signaler que le nombre de conventions du secteur public en vigueur à la fin de 2005 est très limité, soit seulement 61, en raison des renouvellements à venir dans ce secteur.
En outre, les salariés des grandes unités de négociation devraient recevoir des hausses de 2,7 % en 2005, alors qu'elles seront de 2,5 % dans les moyennes et de 2,3 % dans les petites unités de négociation.
La croissance annuelle de la rémunération selon le secteur d’activité économique (<link _blank>tableau 7)
Dans le secteur primaire, l'augmentation de salaire versée à la fin de 2005 s'élèvera à 2,1 %. Dans le secteur manufacturier, les salariés devraient obtenir une majoration de 2,5 % sur une base horaire. Pour ce qui est du secteur de la construction, la croissance salariale s'établira à 2,9 %, tandis qu'elle sera de 2,4 % dans celui des services.
Les hausses annuelles les plus importantes en 2005 toucheront les industries du tabac, des produits du pétrole, des produits chimiques, des assurances et de l'hébergement avec des augmentations d'au moins 3 % dans chacun de ces groupes. En revanche, les hausses annuelles de salaire dans les groupes industriels suivants ne dépasseront pas 2 % en 2005 : agriculture, boissons, électricité, gaz et eau, commerce de détail, finances, immobilier et administration provinciale. Notons que, dans le tableau 7, plusieurs groupes industriels ne sont représentés que par un faible nombre de conventions.
L'évolution des taux de salaire dans l'ensemble des conventions en vigueur (<link _blank>graphique 2)
Le graphique 2 trace l'évolution des augmentations salariales versées en fin d'année dans l'ensemble des conventions collectives depuis 1999. L'année 2001 apparaît comme un sommet des hausses annuelles de salaire, avec une augmentation de 2,8 %. Par rapport à ce pic, les augmentations salariales connaissent ensuite un repli jusqu'à un creux de 2 % en 2004. Toutefois, pour 2005 et 2006, les ententes négociées jusqu'à maintenant comportent des augmentations plus substantielles, soit 2,6 et 2,8 % respectivement.
Le graphique 2 permet également de comparer les augmentations versées dans les secteurs privé et public. Il importe de souligner que, depuis 2003, le nombre de salariés syndiqués du secteur public qui disposent d'une clause salariale en vigueur est très limité en raison de l'expiration de conventions collectives dans le secteur public québécois.
Documents complémentaires
Version imprimable des tableaux et graphiques (41 Ko)
Notes techniques
Revue annuelle de 2004 (101 Ko)
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* Noël Boulianne est économiste à la Direction de la recherche et de l'évaluation du ministère du Travail.
La banque de données sur les taux de salaire négociés est sous la responsabilité de Josée Marotte, assistée de France Harvey et Carole Julien, aussi de la Direction des données sur le travail.
2005-06-09